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Pourquoi produire des vaccins et des produits biologiques de nouvelle génération à partir de plantes?

By mars 10, 2023mars 15th, 2023No Comments

Par Dr Guy Tropper, vice-président exécutif et co-fondateur

Les produits biologiques, une classe de médicaments composés de protéines complexes, se sont répandus au cours des deux dernières décennies, changeant la vie de millions de personnes atteintes de cancer, de maladies auto-immunes et d’un grand nombre d’autres maladies. Parmi ces médicaments, tous ceux dont le nom générique se termine par « …mab ». Jusqu’à présent, ces produits étaient fabriqués dans de grandes cuves stériles offrant un environnement très contrôlé aux bactéries, champignons et autres types de cellules chargés de produire ces produits biopharmaceutiques. Les vaccins à base d’ARNm sont également produits à l’aide de ces « bioréacteurs ». La mise en place de sites de fabrication utilisant cette technologie pour une gamme limitée de produits biologiques nécessite des années, un grand nombre de personnes disposant d’une expertise particulière et des investissements financiers considérables. Ces facteurs jouent certainement un rôle dans le coût souvent exorbitant des médicaments de ce type.

Profiter de la polyvalence des plantes

Une autre approche de production de ces « produits biologiques » tire parti de la polyvalence des plantes. Au cours des 30 dernières années, nous avons beaucoup appris sur la manière d’exploiter le pouvoir des plantes à cet égard. Une connaissance approfondie de la biologie cellulaire des plantes a permis d’obtenir des avantages concurrentiels uniques dans le domaine de la fabrication de produits biologiques. Les techniques les plus récentes de fabrication à base de plantes utilisent un processus appelé « expression transitoire » dans lequel les feuilles des plantes sont volontairement « transfectées », un terme qui décrit des instructions génétiques temporaires pour inciter la biologie des cellules végétales à produire le produit biologique désiré.

  1. Une taille de lot flexible. En effet, la taille des lots peut être adaptée aux besoins spécifiques. Les sociétés de biotechnologie en phase de démarrage peuvent n’avoir besoin que d’une petite quantité du prototype de médicament pour des évaluations préliminaires (preuve de concept). La commande n’est pas limitée à un minimum comme c’est le cas des bioréacteurs qui ne peuvent fournir le produit biologique que dans une quantité fixe, souvent importante.
  2. Rotation rapide. La période de « production » de 5 à 6 jours entre le processus de transfection et la récolte des produits biologiques est courte par rapport à la production en bioréacteur et permet aux sociétés de biotechnologie d’ajuster le médicament cible par des itérations rapides. Le temps, c’est de l’argent ! Et les petites entreprises de biotechnologie sont toujours avides de moyens de production plus rapides car cela leur donne plus de latitude pour faire progresser leur développement. Aussi, nous avons pu le constater lors de la récente pandémie, il importe parfois de pouvoir produire des candidats-médicaments et des vaccins de toute urgence. Le temps de rotation rapide et l’évolutivité facile et rapide sont d’autres attributs remarquables de la biofabrication à base de plantes qui la rendent stratégique, même si elle est encore sous-utilisée.
  3. Évolutivité (mise à l’échelle de la production) aisée. Un nombre sans cesse croissant de produits biologiques est en cours de développement pour un nombre sans cesse croissant de maladies touchant des centaines de millions de personnes.  Les délais de commande, de construction et de mise en place des grandes installations de fabrication nécessaires sont des défis importants auxquels l’industrie pharmaceutique doit faire face. En revanche, la fabrication à base de plantes peut être facilement mise à l’échelle. Le bioréacteur étant toujours le même: une plante non modifiée, il suffit d’augmenter le nombre de plantes! Grâce à l’empilage vertical des plantes dans des environnements contrôlés, l’ensemble du processus peut répondre aux normes rigoureuses requises pour la production pharmaceutique tout en s’adaptant rapidement à une demande croissante.
  4. Compétitivité financière. Des analyses technico-économiques scientifiques évaluées par des pairs ont comparé les deux approches de la biofabrication. Elles ont montré que le coût initial de la mise en place d’une usine de production (CAPEX) et son fonctionnement ultérieur (OPEX) favorisent les approches basées sur les plantes. Cette dernière est également compétitive si l’on tient compte de la main-d’œuvre nécessaire et de l’empreinte carbone.

Les grandes entreprises pharmaceutiques ont jusqu’à présent eu tendance à privilégier les approches de biofabrication par bioréacteurs, sur la base de leur expérience passée et de leur fiabilité. L’industrie pharmaceutique dans son ensemble est reconnue pour être plutôt conservatrice et les changements technologiques importants s’établissent lentement. Il faudra que de jeunes biotechs comme ANGANY proposent leurs propres produits et les commercialisent avec succès pour que l’industrie dans son ensemble découvre l’importance stratégique de la biofabrication à base de plantes. La pression pour fournir une gamme toujours plus large de médicaments tout en les gardant accessibles va inexorablement nous conduire à cette transition technologique.